Porte d'entrée du pays d'Arles

Histoire

PLAN D’ORGON : UN VILLAGE DE PROVENCE

C’est le 27 juillet 1923 que le quartier d’Orgon connu sous le nom du « Plan » devenait la Commune de Plan d’Orgon.

Souhaitée depuis de nombreuses années par ses habitants, ce quartier du Plan s’était peu à peu détaché du village d’Orgon, séparation matérialisée par la création de deux sections cadastrales avec chacune leurs représentants aux élections municipales. Retardée par la guerre de 1914 / 1918, le Plan d’Orgon devenait commune à part entière en 1923, son premier Maire, Monsieur Lucien Martin étant élu le 23 septembre 1923.

Aussi loin que nous remontons dans le temps nous constatons que le territoire couvert par la commune de plan d’Orgon a été un carrefour important entre l’Italie et l’Espagne, entre le nord du pays et les rives de la Méditerranée.

Les Romains empruntaient déjà la Via Domitia pour se rendre d’Italie en Espagne. Une « pierre plantée », ancêtre de nos bornes kilométriques, permettait au voyageur de connaître les distances parcourues et à parcourir. Cette « Pierre plantée » a donné le nom à un quartier de notre commune.

Les voyageurs venant du nord et désirant gagner les côtes Méditerranéennes empruntaient un axe  qui allait se matérialiser par la « Nationale 7 », route célèbre tant par la chanson de Charles Trenet que par ses embouteillages l’été venu.

Le quartier des « Quatre chemins » est centré au croisement de ces deux axes qui, malgré le maillage des autoroutes dans notre région, restent des voies d’un grand intérêt.

Il est probable que le croisement de ces deux grands axes de communication fut à l’origine de l’arrivée de Templiers à Orgon. Au XIIIem siècle, ces Chevaliers du Temple entreprirent l’assèchement des zones humides de notre territoire. Entre les rives de la Durance et les contreforts des Alpilles des terres fertiles permirent la naissance d’une agriculture prospère. Des « Mas » se construisirent. La création d’un important réseau de canaux donna la possibilité d’irriguer les différentes cultures.

Une chapelle avait été bâtie en 1844. Son agrandissement fut décidé en 1878 pour devenir l’église « St Louis » et donner naissance au quartier de l’église. Le 9 avril 1855 était inaugurée la croix sur la place de l’église.

L’école avec, à l’origine, ses deux sections « filles » et « garçons » date de 1883. Cette école abritât la première Mairie du village avant que le ne soit construit dans les années 1925 / 1926 l’Hôtel de Ville actuel.

 

En 1979 la gare fut détruite. Le trafic marchandise fut maintenu jusqu’en 2006 puis cessa avec la fermeture définitive de l’usine d’engrais. La voie ferrée, déposée entre le Plan et Orgon, relie toujours la gare de Barbentane et le faisceau de manœuvre est toujours en place dans le village.

 

Cette « période ferroviaire » joua un grand rôle dans le développement de notre commune.

Village Provençal, Plan d’Orgon ne pouvait échapper à la tradition taurine bien ancrée au cœur de notre Région.

En 1906, Albert Laty et son père Joseph, passionnés de tauromachie, décident de bâtir une arène.  En 1908, après de lourds travaux, les premiers taureaux foulent le sable de la piste.

Si les premiers spectacles étaient principalement des corridas, la « course libre » ou « course à la cocarde » prit de plus en plus l’avantage.

Dans ce genre de spectacle le « razeteur » est autant célèbre que le taureau qu’il doit affronter.

Les arènes de Plan d’Orgon ont un passé marqué par la présence des meilleurs razeteurs de l’époque affrontant des taureaux célèbres dont certains sont statufiés dans leur « pays » d’origine.

Devenues municipales en 1999, et retrouvant une nouvelle jeunesse, mise aux normes oblige, les Arènes Albert Laty ont de nos jours une activité taurine de qualité

Il n’est pas possible d’évoquer l’histoire de Plan d’Orgon sans s’arrêter devant les grilles du Château St. Estève. « Le Plan de St. Estève » était d’ailleurs le nom d’une partie de la zone qui allait devenir « Le Plan d’Orgon ».

Ce rendez-vous de chasse construit au XVIIem siècle allait devenir au XVIIIem siècle un Château, lieu de rencontre de très nombreuses célébrités.

Originaires de Tavel, les Parrocel vinrent s’installer au Château St.Estève vers le début du XVIIIe siècle.

Cette famille comptait de nombreux peintres (13) dont certains très célèbres, notamment Joseph (1646-1704), qui travailla pour Louis XIV ; Ignace-Jacques (1667-1722), qui peignit pour l’empereur d’Autriche et le prince d’Aremberg des Pays-Bas ; Pierre (1670-1789), qui fit seize tableaux pour le duc de Noailles ; Pierre Ignace (1702-1775) qui travailla pour le roi d’Italie.

De nombreux personnages célèbres étaient souvent les hôtes des comtes Parrocel.

On peut citer Alexandre Dumas fils, Pierre Loti, Monticelli, Georges Clemenceau, Edmond de Goncourt, Marcel Provence et Léon Daudet, le poète Théodore Aubanel, l’archéologue Fernand Benoît, le marquis de Forbin. Alphonse Daudet qui venait assez souvent avec sa famille passer quelques jours au château avec Frédéric Mistral, le père de Jean Moulin, Antoine Emile, alors professeur au Lycée de Béziers et passionné de félibrige.

Le 17 février 1876, Léon Gambetta, député à l’assemblée nationale, chef de l’Union Républicaine, vient à Cavaillon lors d’une réunion pour une campagne législative. Il se heurte à un grand nombre d’opposants qui l’empêchent de parler et le menacent. Il doit quitter la ville précipitamment et vient se réfugier au château Saint-Estève où il est hébergé plusieurs jours.

Le Plan d’Orgon n’est pas un village blotti au creux des Alpilles. Depuis les Quatre Chemins le Plan s’est étendu des rives de la Durance sur sa plaine fertile bordée à l’est par la colline de la Roque Fauconnière. Au dela des barres rocheuses qui délimitent notre commune, ce massif doit son nom aux faucons qui nichaient dans des temps lointains.
L’autoroute A7 a récupéré le flux permanent de la Nationale 7 et si les rails de l’ancienne ligne ne voient plus passer de trains, c’est à grande vitesse que les rames TGV traversent la commune.
Certains prétendent à tort que l’on ne s’arrête pas à Plan d’Orgon, qu’on ne fait que passer.
Nous savons que ceux qui se sont arrêtés y reviennent et quelques fois s’y installent définitivement
Le 6 juillet 1792 un bataillon de Fédérés Marseillais fut rejoint sur notre commune par un groupe venu de Cavaillon pour « monter à Paris » défendre la Patrie en danger. Ce bataillon de plus de 500 hommes gagnait la capitale avec pour hymne un chant qui avait alors pour titre « Chant de l’armée du Rhin ». Le plan d’Orgon avait là les premiers échos de ce chant qui, entonné par nos Fédérés Provençaux, allait devenir « La Marseillaise ».

WordPress Lightbox